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02 décembre 2021

La Maison des Icam
Bien plus qu’une résidence étudiante, un lieu de transmission

Les Alumni jouent un rôle central dans la gestion et l’animation de la Maison des Icam, où les étudiants apprennent l’autonomie, la vie en communauté et les valeurs d’entraide.


Des restes de pizza, quelques chips abandonnées dans une assiette en carton.... Aucun doute : à la Maison des Icam de Grand Paris Sud, la soirée de la veille a été bonne ! Clément, étudiant de 2e année, en route pour les cours, tient l’explication : ‘Un dîner de famille.’ Traduire en langage ‘Icam’ : une soirée, rassemblant les étudiants d’une promo, leurs ‘parrains’ issus de l’année supérieure et leurs ‘fillots’, de celle du dessous. ‘Ici, l’ambiance est sympa. Cela permet de vivre en communauté, de s’entraider et d’éviter la monotonie du quotidien’, confie l’étudiant. À ses côtés, Augustin approuve.

La Maison des Icam, présente sur les sites de Lille, Grand Paris Sud, Nantes et Toulouse du groupe, fait partie intégrante de la pédagogie de la décision (PDD).”Lorsque le campus francilien a été créé, il y a une dizaine d’années, nous avons commencé par la résidence », se souvient Pierre Soulard (74 ILI), alumni, qui a suivi le chantier d’installation de l’école à partir de 2012. Équipée d’une salle de sports, d’une chapelle et d’un bar, la résidence est un des hauts lieux de la vie du campus. 

Bien plus qu’une simple résidence étudiante, le bâtiment de quelque 300 chambres aux lignes épurées, est un lieu d’apprentissage de l’autonomie et de la vie en communauté. Il existe des studios meublés pour les étudiants plus âgés, mais les 1re et 2e années, majoritaires à la résidence, occupent de vastes appartements qui favorisent le collectif. Si chacun dispose d’une chambre individuelle, les 12 résidents partagent la pièce à vivre, la cuisine, coin détentes et douches. Des maxi-colocs rythmées par les sessions de révision, dîners et autres soirées crêpes.  

« Quand il y a un truc compliqué, on s’entraide ! »  

Au sein des appartements, les directeurs de résidence veillent à mélanger les âges, les garçons et les filles et les parcours (intégré, apprentissage, parcours ouvert) afin de développer cette cohésion inter-promos qui fait la marque de fabrique de l’école. « Je me suis fait pas mal d’amis dans ma promo, mais surtout dans celle du dessous. Quand il y a un truc compliqué, on s’entraide ! », confirme Marie Louvet, étudiante en 3e année à Nantes. Après deux années passées à « la Maison », elle vient d’emménager non loin de là dans une colocation avec des camarades rencontrés… à la résidence.

Les anciens passés par la Maison des Icam conservent « beaucoup de souvenirs de la résidence, car c’est là qu’ils se sont construits », confie le directeur de la Maison des Icam de Nantes, Frédéric Maillard. Le matin-même, c’est un groupe d’anciens de la promo lilloise 1971 qui est venu visiter la résidence.  

Des Alumni omniprésents dans la gestion des Maisons  

Même s’ils l’ont quitté voilà des années, les Alumni, qui ont financé la construction de la première résidence à Lille entre 1954 et 1956, gardent un rôle central dans la gouvernance et l’animation des Maisons des Icam. Lille, Nantes, Toulouse et Grand Paris Sud possèdent tous leur Maison, gérée par l’Association des amis de l’Icam, et constituée en partie d’Alumni. « L’association est présente au côté du directeur de résidence pour assurer la gestion administrative et financière, le management des salariés, définir le projet éducatif et s’assurer que les actions mises en place respectent bien les valeurs de l’Icam, la solidarité, l’attention aux autres », détaille Lucie Donnizaux, diplômée de Lille, cuvée « 2003 ». 

À la tête de son propre cabinet de management de transition, la jeune femme s’est beaucoup investie ces dernières années dans l’antenne lilloise de l’Association des amis de l’Icam. En qualité de vice-présidente, elle a épaulé le directeur de la résidence dans sa mission pédagogique, et représenté l’association dans les différentes instances de l’école. Une mission prenante, mais passionnante.

L’école et la résidence pensées comme « un tout »  

D’autant qu’en 2020, l’Association des amis de l’Icam a réécrit son plan stratégique pour mieux coller à celui de l’Icam. « À Lille, on a porté ce projet de rapprochement, l’idée étant de penser le site comme un tout autour de grandes valeurs, comme l’écologie intégrale », explique Lucie Donnizaux. 

Le nouveau projet met aussi l’accent sur la mixité femmes-hommes, l’ouverture internationale ou à d’autres publics…

À Lille, Lucie Donnizaux et Anatole Pouille (114 ILI), qui vient de lui succéder à la vice-présidence, travaillent main dans la main avec Jacques Meyniel, le directeur de la résidence et Franck Jimenez, le directeur de l’école pour faire avancer ces principes. Partout, le projet académique de la résidence est pensé en lien étroit avec l’équipe pédagogique de l’école: « Des écarts de comportement à la résidence peuvent avoir un impact sur la scolarité. Quand il y a des difficultés à la résidence, je les remonte à l’école, et n’hésite pas à canaliser les étudiants lorsque je vois que les notes baissent », confie Frédéric Maillard.

La Maison des Icam vise à développer l’autonomie, mais aussi la prise de décision des étudiants. Tri sélectif, création d’un potager, week-end d’intégration, concert à la résidence… Tous les lundis, à Nantes, Frédéric Maillard discute avec les étudiants de leurs propositions pour animer la Maison : « Pour que le projet Icam passe, il faut qu’il y ait le plus de projets collaboratifs possibles, notre rôle étant de les orienter », explique le directeur.

Des dîners avec les anciens  

L’Association des Amis de l’Icam cherche aussi à renforcer ses liens avec les acteurs sociaux-économiques, et avec les Alumni. Il y a six ans, elle a profité de la rénovation de la Maison lilloise pour créer des « dîners d’appartement ». Deux à trois fois par an, des anciens, sortis de l’école récemment, viennent partager un repas avec les étudiants. Un moment de convivialité placé sous le signe de l’échange et du retour d’expérience. « Dans l’esprit de l’école, nous n’arrivons pas en donneurs de leçons, mais avec une attitude d’écoute, et de questionnement », remarque Lucie Donnizaux, qui participe régulièrement à ces dîners.

Les «dîners d’appartement» : 

un moment de convivialité placé sous le signe de l’échange et du retour d’expérience

Conçus en lien avec la direction de la résidence, ils sont l’occasion de discuter du fonctionnement du groupe au sein de la Maison, du règlement des problèmes du quotidien et des enjeux sociétaux au cœur du projet de l’Icam : l’entraide, l’écologie intégrale…

« J’ai reçu, je donne ! »  

Anatole Pouille aime ces dîners pleins de surprises : « L’idée est aussi de s’adapter aux préoccupations des étudiants. Ils sont curieux, et n’hésitent pas à nous pousser dans nos retranchements. C’est intéressant, car cela nous encourage aussi à nous poser des questions ! », confie Anatole. « Ce sont des moments riches pour tout le monde. Ils ont des interrogations qui résonnent. J’apprends et je me nourris de ça. Quand mes enfants me demandent pourquoi je vais à l’Icam, je réponds toujours : “J’ai reçu, je donne ! »”.

À la fin des dîners, il n’est pas rare qu’ils laissent leur contact à un ou deux étudiants, qui les rappellent pour avoir des conseils. Le défi ? Étoffer l’équipe afin de développer les dîners et pourquoi pas les ouvrir aux non-résidents. Avis aux amateurs !

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