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Un Icam au combat aérien lors de la 1ère guerre mondiale Pierre Cardon 14 Lille

15 janvier 2024 Portraits
Publié par Ghislaine MOURAIT
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Né le 30 octobre 1894 à Armentières (Nord), je suis le 6ème enfant et le 2ème fils vivant de Maurice Cardon-Droulers (Marie Thérèse) qui ensemble ont eu 9 enfants, dont 7 ont vécus.
Mon père à l’époque, était brasseur et malteur à Armentières, en association avec un cousin de mère (Georges Droulers). 
En 1907, au terme d’une association de 20 ans avec son cousin, il avait repris une affaire de Carrière de Porphyre à Lessines en Belgique et avait alors donné sa démission d’officier.
Avant la guerre, en 1914, après avoir sensiblement développé cette carrière, il fournissait une partie de sa fabrication aux Ponts et Chaussées des différents départements du Nord de la France.

Ma vie professionnelle 

 

Le 14 juillet 1914, je terminais, au sein de la 14ème promotion, mes 3 années d’études à l’école des Ingénieurs de l’Institut Catholique des Arts et Métiers à Lille (I.C.A.M.) et me mettais au courant des affaires de la carrière dans l’intention d’aider mon père et mon frère Maurice.

 

Lessines comptait environ 12 ou 13 exploitations constituées en différentes sociétés.
En 1951, de grosses modifications sont intervenues et seules 2 sociétés ont survécu, les Carrières Unies et les Nouvelles Carrières. 
Les Carrières Cardon ont été absorbées par la Société Anonyme des Carrières Unies.

Ma vie militaire

 

En juin 1914, je passais avec succès les épreuves du Brevet d’Aptitude Militaire de Cavalerie devant les officiers du 6éme Régiment de Chasseurs à Cheval de Lille.
Fin août, je fus appelé de la classe 1914 et mobilisé au service actif. 
Le 15 décembre 1914, après avoir fait mes classes, je rejoignais le Régiment en zone des armées. 
En mai 1915, mon frère Michel et moi avons participé à l’offensive de l’Artois dans les troupes de réserve à cheval.
En août et début septembre 1915, tout le régiment procéda à des manœuvres à cheval.
Mi-septembre 1915, nous descendions en Champagne pour participer à l’offensive de Champagne du 25 septembre 1915. 
Le 6 mai 1916, à la suite d’une circulaire ministérielle arrivée au Régiment, je fus envoyé, étant donné mes études techniques, à l’escadrille C 64 équipée de G 4, (bimoteur de 80 HP rotatifs Gnome et Rhône) comme mécanicien !
Tandis que sollicité début janvier 1917, ce fut grâce à l’efficacité de son intervention que je fus dirigé sur la Division Caudron, commandée par le Lieutenant Vuarin, à l’école d’aviation du camp d’Avord (Cher) comme élève pilote.
De mai à fin septembre 1917 j’effectuais 350 heures de double commande sur G3.
Le 17 décembre 1917 j’étais affecté à la SPA 81 (escadrille de chasse) du GC (Groupe de Chasse) 15 que je rejoignais à Beauzée sur Aire (Meuse).

Début janvier 1918, nous quittions Beauzée sur Aire pour nous rendre en Champagne, sur le terrain de Villeneuve les Vertus, où le GC 15 fut réuni aux GC 18 et 19.
Nous avons ainsi constitué la première escadre de chasse, sous le commandement du Commandant Ménard. 

 

Nous fûmes alors de toutes les grandes offensives du moment.

 

Le 5 avril 1918, je fus blessé en combat aérien par balle à l’épaule gauche et soigné pendant un mois à l’hôpital.
Le 9 mai 1918 je reprenais mes vols en escadrille.
C’est à ce moment que fut installée sur mon SPAD VII une mitrailleuse incendiaire pour attaquer les Drachens (ballons captifs de forme allongée utilisés pendant la 1ère guerre mondiale comme ballons d’observation).

  • le 15 mai 1918, j’incendiais 2 Drachens                1ère et 2ème victoires officielles
  • le 31 mai 1918, j’incendiais 1 Drachen                  3ème victoire officielle
  • le 3 juin 1918, j’incendiais 1 Drachen                    4ème victoire officielle
  • le 6 juin 1918, j’incendiais 1 Drachen                    5ème victoire officielle.

Peu de temps après, lors d’une attaque de Drachens à laquelle je participais, je partais de 1500 m d’altitude quand, ayant perdu connaissance, je reprenais conscience, me retrouvant sans aucune transition à 500 m du sol.
J’avais fait un piqué ayant perdu de vue le Drachen !


Dans la suite j’ai eu encore beaucoup de combats avec des avions allemands :

J’ai eu à ma merci, à trois reprises, 3 monoplaces allemands.

 

Le 11 novembre tout était terminé !

Décorations militaires

 

1° Chevalier de la Légion d’Honneur (décembre 1951)

2° Médaille Militaire  (déc. 1918)

3° Croix de Guerre 14/18            1er étoile d’Or  (mai 1918)

1ère palme  (juin 1918)

  2ème palme (juin 1918)

     3ème palme (juillet 1918)

                                4ème palme (avec la Médaille Militaire)

4° Médaille de l’Aéronautique (février 1949)

5° Médaille d’or des Vielles Tiges (novembre 1977)

6° Officier de la Légion d’honneur (avril 1979)

 

Que ce soit à titre civil à l’étranger,

Que ce soit à titre militaire,

Que ce soit à titre familial

Je crois avoir toujours bien servi la France.




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